Le bonheur n'attend pas by Jojo Moyes

Le bonheur n'attend pas by Jojo Moyes

Auteur:Jojo Moyes [Moyes, Jojo]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Hauteville
Publié: 2020-04-14T22:00:00+00:00


Chapitre 16

Douglas ferma la porte derrière lui et contempla le chien de sa femme, frustré. Il était parti à la recherche de Vivi, avait emmené l’animal tout autour des jardins d’agrément dans l’espoir qu’il la localiserait, avait continué jusqu’aux nouveaux bureaux et vers la cour de la laiterie, et même à travers les bois derrière les silos à grains. Le chien avait été incapable de lever la moindre piste.

Peut-être qu’il me faudrait un limier, songea-t-il avant de soupirer devant l’ironie de la situation. Un limier pour trouver mon épouse.

Elle était tellement occupée ces derniers temps ! Elle lui laissait ses repas avec un petit mot poli, venait tard se coucher après avoir découvert une multitude de tâches urgentes dans des parties de la maison à peine habitées. Désormais, il ne savait jamais où elle était. Ni de quelle humeur. Il se sentait perturbé par le sentiment que ça allait de travers. Le chien se mit dans ses pieds et aboya lorsqu’il lui marcha dessus par inadvertance. Sa mère, de derrière la porte de l’annexe, appela deux fois pour savoir si c’était lui. Il fit semblant de ne pas l’avoir entendue, et se sentit coupable. Il ne voulait pas qu’elle l’envoie faire une commission. Il se méfiait, car il avait déjà dû amener Rosemary en ville deux fois le matin même. Et c’était la troisième fois de la semaine. Sa mère, encore blessée de l’éclat de Vivi la semaine précédente, ne demandait plus où elle se trouvait, comme si la rébellion de sa belle-fille avait brisé une règle tacite, et l’avait rendue invisible. S’il ne s’était pas autant apitoyé sur son sort, ça l’aurait peut-être fait rire. C’était de cela que sa femme se plaignait ces derniers mois, il le comprenait à présent avec un certain malaise. Ça, et aussi le discret, mais très déplaisant effluve qui s’attardait désormais sur le siège passager de la Range Rover. Douglas ignora le chien, qui s’était assis pour obéir à un ordre que personne n’avait pourtant donné et implorait silencieusement un petit reste. Il prit le mot posé sur la table de la cuisine. Il ne s’y trouvait pas quand il avait quitté la maison le matin, ni une heure plus tôt lorsqu’il était revenu déposer Rosemary. Sa vue l’attrista et l’agaça à la fois, comme si son couple avait été réquisitionné par deux inconnus puérils. Le papier l’informait dans une écriture soignée que Vivi s’absentait un moment. Son déjeuner et celui de Ben étaient dans le four, et n’avaient besoin que de vingt minutes de réchauffage. Elle ne pouvait, apparemment, garantir la même ponctualité en ce qui la concernait. Il relut le message, puis le roula en boule dans sa grande main et le lança à travers la pièce. Le chien s’élança pour l’attraper. Puis, remarquant que les clés de voiture de Vivi étaient accrochées à leur place, il regarda par la fenêtre, enfonça sa casquette sur sa tête et quitta la maison par la porte de la cuisine sans tenir compte de la voix étouffée qui l’appelait.



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